Still Distinguished

2000
Spectacle/ Danse/ Théâtre Still Distinguished, 2000, comprend les performances n° 27 à 34 de la série des Pièces distinguées. Présentée pour la première fois au théâtre de l’Arsenic à Lausanne, en Suisse, en 2000, l’œuvre reconduit les « règles de base » mis en place dans les précédentes Pièces distinguées, mais en laissant aux spectateurs la liberté […]

Spectacle/ Danse/ Théâtre

Still Distinguished, 2000, comprend les performances n° 27 à 34 de la série des Pièces distinguées. Présentée pour la première fois au théâtre de l’Arsenic à Lausanne, en Suisse, en 2000, l’œuvre reconduit les « règles de base » mis en place dans les précédentes Pièces distinguées, mais en laissant aux spectateurs la liberté de se déplacer autour de la performance comme ils l’entendent, transformant par là la relation entre le public et l’interprète. Les aspects sculpturaux et graphiques des actions de La Ribot sont mis en évidence et les expérimentations de Mas distinguidas, 1997, sont ainsi menées encore plus loin.

Offrir la liberté de mouvement au public est une chose, mais le pousser à s’en servir en est une autre. La Ribot a réalisé très tôt que soustraire les spectateurs de leur « zone de sécurité » (l’espace offert par les murs de la performance) n’est pas chose aisée. Sa solution fut de faire débuter Still distinguished par la diffusion d’une vidéo. Pa amb tomáquet (Pièce Distinguée n° 34, 2000) est diffusé sur quatre moniteurs placés stratégiquement dans l’espace, en l’absence de l’artiste. Afin d’apercevoir ce qui se déroule sur un des moniteurs, les spectateurs doivent se déplacer, se mélanger et prendre ainsi possession de l’espace. Cela fait, La Ribot accomplit les sept parties live de Still Distinguished, laissant le soin aux spectateurs de choisir leurs points de vue privilégiés alors qu’elle se couche, se lève, s’assoit ou encore se promène.

La première série des Pièces distinguées de 1993 comprend la pièce Eufemia (n° 5). Pour cette pièce, La Ribot porte une robe en coton qui cache une poche de faux sang : le fluide rouge coule à travers la robe, gouttant sur les mains et les jambes de La Ribot. L’imagerie de la femme comme modèle, muse, martyre et menstruante – et cela doit être ajouté, drama queen – mobilisée ici pour Eufemia (signifiant, évidemment, la « bonne femme ») se poursuit dans Still distinguished – dans Pa amb tomáquet par exemple mais aussi dans Another Bloody Mary (n° 27), dans lequel La Ribot dispose des objets écarlates sur le sol, puis s’étend dessus, ses jambes grandes écartées. Est-elle la victime d’un viol ?Une mère morte en couches ? Une folle hystérique ? Une déesse bondissante, volant au-dessus du sol écarlate d’une décoration somptueuse de la Renaissance ? Tout cela est suggéré, mais rien n’est fixé. Le succès féministe de ces pièces repose sur la capacité de La Ribot à conserver son pesant éventail d’images mobile. Les « messages » politiques simplistes n’y sont pas invités et, comme l’écrit José A. Sánchez, chaque détail y est réinventé grâce à l’agencement par l’artiste de son imagination « ludique, subtile, ironique et sans frein ».

crédits

Premiere September 15th 2000 - Arsenic, Lausanne, Switzerland. Third series of ’distinguished pieces’. Duration: 60min Written and Directed: La Ribot. Performer: La Ribot. Lighting Design & Sound Design: Daniel Demont. Soundtrack Recording: Clive Jenkins. Music: Belmonte by Carles Santos, Moral Morph and Jealous Guy by LB / Atom™, Max by Paolo Conte, 55 291 by Velma. Editing Assistant: Stéphane Noel. An Artsadmin associated project (London). Produced by La Ribot -36 Gazelles (London) in co-production with Théâtre de La Ville (Paris). Supported by INAEM Ministerio de Educación y Cultura (Spain), London Arts Board (UK), Dance4, Body Space Image and Future Factory (Nottingham). In collaboration with the distinguished proprietors.

ressources

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