Mariachi 17

2009
Vidéo Heurtant la chorégraphie à la vidéo, l’exubérante et sans complexe vidéo Mariachi 17, 2009, est une œuvre divertissante qui revisite la technique du plan-séquence, caméra au poing, que La Ribot avait employée pour la première fois à l’occasion de Despliegue en 2000. Chorégraphie serrée impliquant trois danseuses et un décor élaboré, Mariachi 17 grouille […]

Vidéo

Heurtant la chorégraphie à la vidéo, l’exubérante et sans complexe vidéo Mariachi 17, 2009, est une œuvre divertissante qui revisite la technique du plan-séquence, caméra au poing, que La Ribot avait employée pour la première fois à l’occasion de Despliegue en 2000. Chorégraphie serrée impliquant trois danseuses et un décor élaboré, Mariachi 17 grouille de références cinématographiques taquines et d’ingénieux effets spatiaux : des vidéos-dans-la-vidéo très animées qui suscitent une ivresse provoquée par le mouvement perpétuel occupant les vingt-cinq minutes que dure la pièce.

Monté dans la Salle Caecilia de La Comédie de Genève, en Suisse, Mariachi 17 avec Daniel Demont comme directeur de la photographie et le montage sonore signé par Clive Jenkins, tous deux collaborateurs de longue date de La Ribot. Sa bande-son très libre est un montage d’après des pièces d’ Atom™ et le décor a été construit par La Ribot avec des matériaux trouvés sur le site, auxquels s’ajoutent de grands miroirs et une collection de photographies de Miguel Guzman montrant divers nouveaux théâtres en construction. La caméra se concentre parfois sur ces théâtres dans le théâtre, mettant en place des perspectives déceptives et entraînant des confusions entre espace réel et espace graphique.

Les films-dans-le-film hyperactives et plutôt paranoïaques de Mariachi 17 proviennent du film The Red Shoes, 1948, réalisé par Powell et Pressburger, le film-catastrophe Earthquake de 1974, et la comédie de Sam Raimi, Crimewave de 1985. Les sources d’inspiration proviennent d’expériences classiques du cinéma ayant exploré le montage rapide ou le plan-séquence telles que : L’Arche russe d’Aleksandr Sokurov (Russian Ark, 2002), la vidéo de 1987 Steps de Zbigniew Rybczynski, et le fameux mouvement de grue effectué par Mikhail Kalatazov dans I am Cuba, 1968, où la caméra finit par plonger dans la piscine.

Mariachi 17 est dansé et filmé par Marie-Caroline Hominal, Delphine Rosay et La Ribot. Les rôles des danseuses et des camerawomen sont évidemment identiques, et le film achevé apporte d’ingénieuses surprises, comme lorsque la caméra change de mains et que les identités des camerawomen se transforment de manière imprévue. La technique de la caméra au poing sert également des motivations plus profondes pour La Ribot, « humanisant » le dispositif cinématographique et rapprochant le document filmé de l’expérience de la danse live.

Mariachi 17 enchaîne les défis techniques les uns après les autres : les difficultés à synchroniser la chorégraphie au travail de la caméra furent mélangées à de constants changements de netteté, des gros plans alternant avec des plans larges et plus de quatre-vingts changements de lumière. De plus, le temps sur scène était limité. La dernière prise, qui fut la dix-septième fut la bonne, mais ne fut tournée que quelques heures seulement avant que La Ribot et sa compagnie n’aient à vider les lieux du théâtre – ainsi le chiffre « 17 » en est devenu le titre.

crédits

Premiere August 29th-31st 2009 at La Comédie de Genève - La Bâtie - Festival de Genève, Geneva, Switzerland. Written and Directed: La Ribot. Corps-opérateur: Marie-Caroline Hominal, Delphine Rosay, La Ribot. Director of photography forthe film and Lighting Design for the stage : Daniel Demont. Set Design and Costumes: La Ribot. Music: Atom™. Music supervision and sound mixing: Clive Jenkins. Post-production: Massimiliano Simbula, Sylvie Rodriguez. Light, video and sound technicians: Stéphanie Rochat, David Scrufari. Set building: Victor Roy. Photographies of building constructions in Spain: Miguel de Guzmán. Stagehand: Pablo Jobin, Laure Fauser. Falconry Les Aigles du Léman - Jacques-Olivier Travers et Babette. Shooting Santa Caecila rehearsal room - La Comédie de Genève - Switzerland - June/July 2009. Production: Anouk Fürst, La Ribot – Genève. Coproduction Comédie de Genève - Centre dramatique (Genève), La Bâtie - Festival de Genève (Genève), Festival d’Automne à Paris, Les Spectacles vivants - Centre Pompidou (Paris), Fundação Caixa Geral de Depósitos – Culturgest (Lisbonne), Réseau Open Latitudes (Les Halles de Schaerbeek - Latitudes Contemporaines - Le Manège Maubeuge Mons / La Maison Folie - Body Mind - L’Arsenic). With the support of la Ville de Genève, la République et canton de Genève, Pro Helvetia - Swiss Arts Council, Pour-cent culturel Migros, la Corodis and the Loterie Romande. And the Fondation Leenaards and Fondation Ernst Göhner. With the collaboration of Fresnoy, Studio national des arts contemporains. Special thanks to Luc Peter, Gilles Jobin, Edwin Culp, Mélanie Rouquier, Fafa, Olivier Devin, Florent Leduc, Pascale Pronnier, Anne et Nicola Marangon, Emilie Nana, Claude Bourgeois, Heleen Treichler, Lorena Ribera, Family Déco, Théâtre de Carouge, Oskar Gomez-Mata.

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