Walk the Chair

2010
Installation Walk the Chair a été spécialement conçu pour l’exposition Move : Choreographing You (Southbank Centre, Londres, du 13 octobre au 9 janvier 2011) à la Hayward Gallery. Les performeurs de cette œuvre participative sont les visiteurs de la galerie eux-mêmes, auxquels il faut ajouter la signature de La Ribot, un troupeau de chaises en bois […]

Installation

Walk the Chair a été spécialement conçu pour l’exposition Move : Choreographing You (Southbank Centre, Londres, du 13 octobre au 9 janvier 2011) à la Hayward Gallery. Les performeurs de cette œuvre participative sont les visiteurs de la galerie eux-mêmes, auxquels il faut ajouter la signature de La Ribot, un troupeau de chaises en bois pliables. Une citation est inscrite aux surfaces de chaque chaise. Afin de les déchiffrer, la chaise doit être dépliée, tordue, retournée de haut en bas et de gauche à droite. Les visiteurs deviennent ainsi les performeurs les uns des autres, cherchant à lire les inscriptions.

Lorsque La Ribot fut invitée pour la première fois à participer à l’exposition hybride art/danse de Hayward, elle prit comme point de référence la pièce de 1984 Café Müller de Pina Bausch et conçut un plan pour « envahir » une partie de la galerie, munie d’une sorte de bouquet fantasque fait de chaises en bois pliables : une sorte de course d’obstacles pour visiteurs de galeries. Plus tard, cette proposition donna naissance au concept de chaises « lisibles » : cinquante chaises « marquées » de citations, gravées au dos, aux pieds et sur le siège grâce à un outil de pyrogravure. Le principal sujet de ces citations est le mouvement, mais elles renvoient aussi aux notions de participation et de spectatorat. Les individus cités vont d’Isadora Duncan à Ludwig Wittgenstein, et si certaines citations sont très courtes (Wittgenstein : « Ne cherchez pas le sens, cherchez l’utilité »), d’autres sont beaucoup plus longues et offrent aux visiteurs curieux un exercice chorégraphique soutenu.

Une poignée de citations fait également passer des informations factuelles sur le pliage des chaises. « Pliables, légères, populaires, bons marché et fortes », La Ribot classe ces chaises en bois utilisées pour Walk the Chair comme des « trésors ». Elles apparaissent pour la première fois dans sa pièce Carita de ángel en 1985 et constituent une présence essentielle pour nombre de projets ultérieurs. Conçues par une fabrique madrilène qui n’existe plus aujourd’hui; elle en a donc thésaurisé plusieurs centaines en vue de leur utilisation future. Présence réjouissante et familière pour l’artiste, ces objets bancals, à l’aspect traître, servent également à bousculer le public : les nerfs de la plupart des spectateurs sont donc mis à mal par la vue de La Ribot tenue dignement sur l’une de ces chaises, penchée en avant, les jambes tendues et la tête en bas comme dans Hacia donde volver los ojos (Pièce distinguée n° 10, 1994). Et pourtant elles servent une fonction très bénigne dans Walk the Chair, celle d’extraire ces performances impromptues – incluant le simple fait d’être assis ou de regarder – de leurs manipulateurs.

crédits

Installation of 50 Chairs, Wood and Metal

Comissionned by Hayward Gallery - London, UK for the exhibition Move : Choreographing you / Created La Ribot Thanks to  Kumiko Kuwabara, Ewa Fontaine, Rares Donca Clémentine Küng Pablo Lavalley, Christophe Khim, Quentin Simon, Marine Magnin and Gilles Jobin, .  La Ribot Cie is supported by Pro Helvetia, République et Canton de Genève, Ville de Genève - Département de la culture– Geneva (Switzerland) and had the support of SEACEX (Spain).

ressources

calendrier